Les Nations Unies inscrivent la baguette française sur la liste du patrimoine culturel immatériel

Les Nations Unies ajoutent la baguette française typique à la liste du patrimoine culturel immatériel de l’ONU. La baguette rejoint ainsi d’autres patrimoines culturels tels que la culture de la bière en Belgique, la transhumance (ou alpage, où le bétail est conduit vers des pâturages de montagne plus élevés) en Autriche, en Italie et en France ou la culture alimentaire typiquement méditerranéenne. La reconnaissance de la baguette est un coup de pouce non seulement pour les boulangers traditionnels mais aussi pour les agriculteurs français.

Fin novembre, des experts de l’UNESCO se sont réunis au Maroc. Au cours de cette réunion, un certain nombre de traditions et d’éléments traditionnels de différentes cultures ont été ajoutés à la liste du patrimoine immatériel, dont la baguette française. La baguette, traditionnellement fabriquée avec seulement de la farine, de l’eau, du sel et de la levure, a obtenu la reconnaissance des Nations unies après que le ministère français de la culture a mis en garde contre le déclin des boulangeries traditionnelles françaises. Audrey Azoulay, chef de l’agence culturelle de l’ONU, a déclaré que cette décision honorait plus que le pain ; elle reconnaissait le « savoir-faire des artisans boulangers » et « un rituel quotidien ».

Mais la reconnaissance de la baguette par l’ONU est aussi indirectement une reconnaissance de l’agriculture française, qui cultive le blé utilisé pour fabriquer la baguette. « Pour moi, en tant qu’agriculteur, c’est une véritable reconnaissance. Car si la baguette est un symbole français, c’est surtout grâce à la mobilisation de toute la filière », affirme Sébastien Delva, agriculteur français en grandes cultures dans la région de Cambrai (Nord de France). « Pour avoir un bon blé qui apporte une farine de qualité plus loin pour faire les baguettes, tout commence avec les sélectionneurs de variétés. Il tente de nous fournir des variétés modernes, plus résistantes aux maladies et répondant aux besoins des transformateurs. Ensuite, c’est une reconnaissance de notre métier d’agriculteur, car nous faisons des efforts depuis de nombreuses années pour répondre aux différentes exigences, tant au niveau de la qualité du blé, avec l’augmentation de la teneur en protéines, du poids spécifique et d’autres critères pris en compte ; qu’au niveau de l’environnement, avec la réduction des produits phytosanitaires, l’utilisation d’outils d’aide à la décision qui permettent de mieux planifier les apports d’azote et d’autres interventions. Enfin, elle récompense également les transformateurs, qui fournissent une farine de qualité à nos artisans boulangers qui, grâce à leur savoir-faire, subliment cette farine pour en faire une bonne baguette que le monde entier nous envie. »

Sébastien confirme que le pain, et plus particulièrement la baguette, est profondément ancré dans la culture française : « Le pain est vraiment un aliment essentiel pour les Français. J’ai souvent remarqué, lors de plusieurs voyages à l’étranger, que nous sommes toujours à la recherche de pain de qualité, et que c’est souvent celui qui nous manque le plus pendant les repas. »

 

 

Photo: N i c o l a – CC BY 2.0

Author: Antoon

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *