Chronique: 1er octobre

Ce 1er octobre dernier marquait exactement un an après la procession de milliers de tracteurs vers le Malieveld à Den Haag. Il n’y avait plus eu de manifestation pareille depuis des dizaines d’années : tous les secteurs liés à l’agriculture et toutes les générations s’étaient réunis. La goûte qui a fait déborder le vase, c’était l’attitude négative par rapport aux agriculteurs qui ont souvent déjà la corde au cou. Et bien qu’il soit dommage qu’il ait fallu aller aussi loin, pour la première fois depuis longtemps, il y a eu un sentiment d’unité.

Dans les moments difficiles, nous devons pouvoir compter les uns sur les autres, même au-delà des frontières. Parce que nous sommes de moins en moins nombreux à la campagne, nous semblons de plus en plus en position de minorité face aux puissantes ONG et à la politique. C’est pourquoi je n’ai pas du réfléchir longtemps à la question si je voulais écrire une rubrique pour Farmers of Europe.  Plus que jamais, nous devons être unis. Après tout, nous sommes souvent confrontés aux mêmes problèmes et frustrations, mais avons aussi les mêmes passions et intérêts.

Bien que les exploitations agricoles de nos différents pays soient différentes, la base est la même : prendre soin des animaux et de la terre pour nourrir notre population. Je suis fier de notre secteur agricole, qui est en constante évolution. Une fois de plus, la société exige beaucoup de nous, et la plupart des citoyens ne voient pas ce que nous faisons déjà pour produire des aliments de façon durable. C’est pourquoi je considère que ma mission en tant qu’agricultrice est de connecter davantage le citoyen avec notre secteur agricole. Si nous pouvons tous convaincre quelques personnes de nos bonnes intentions, nous finirons par avoir tout un groupe de personnes qui comprennent comment nous produisons notre nourriture. Et sur cette base, nous pourrons construire notre avenir.

Personnellement, je déteste les hautes clôtures et les portails, même si je me rends compte que cela est parfois nécessaire en ces temps inhabituels. La question est de savoir dans quelle mesure nous devons faire preuve de transparence afin de restaurer la confiance du public, parce que peu importe les résultats obtenus par les générations précédentes, nous avons 30 ans de retard dans la promotion et la communication (au sujet) de notre secteur.  Il est donc temps que nous unissions tous nos forces. Agriculteurs traditionnels et biologiques, producteurs de produits provenant d’animaux ou végétaux.

Nous ne pouvons pas vivre les uns sans les autres, mais nous pouvons nous entre-aider. En communiquant de manière respectueuse les uns avec les autres et les uns sur les autres, nous obtenons déjà plus de positivité. Je rêve d’un monde en harmonie, où il y a de la place pour toutes les convictions et les valeurs, où nous pouvons nous respecter les uns les autres. Parce que nous faisons tous de notre mieux et travaillons à une production alimentaire responsable pour les générations futures.

 

Mariëlle Schalk (32 ans) dirige, avec son mari Wim, son frère Ron, sa mère Greet, son père Christ et avec l’aide de quelques employés externes, l’entreprise de poules pondeuses « ‘t Kakelhof » à Meer (Belgique), juste à côté de la frontière néerlandaise. Bon pour 5 écuries, avec un total de 220.000 poules pondeuses. L’entreprise dispose également d’un vaste magasin de distributeurs automatiques, avec des œufs des propres poules, complétés par des produits de collègues du voisinage. Mariëlle s’engage en faveur d’une agriculture positive et durable.

Author: Antoon

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