Pact vert européen, it’s the economy stupid!

Par Jannes Maes

Bien qu’il semble approprié de nos jours qu’une opinion rejette toutes les nuances afin de faire valoir un point, j’aimerais en apporter au sujet des différents points de vue sur le pact vert et ses différentes stratégies. D’une part, les organisations environnementales considèrent le pact vert et ses objectifs, convaincus qu’il apportera des opportunités pour les agriculteurs et que ces opportunités apporteront à leur tour la prospérité du secteur et de l’environnement. D’autre part, les organisations d’agriculteurs ont tendance à se concentrer sur les menaces que ces stratégies entraînent, l’incertitude à propos de l’utilisation des terres et des investissements, la perte de la liberté d’entreprendre, le tout obligeant les agriculteurs à payer la facture.

En tant que jeunes agriculteurs, nous avons la chance et la responsabilité de découvrir à la fois les opportunités et de définir les risques. Soyons clairs, l’objectif primordial de créer un monde plus durable dans lequel personne n’est laissé pour compte ne se discute pas, nous sommes tous en faveur de cela. Il y a aussi peu de discussions sur l’idée que la durabilité a 3 piliers (People, Planet, Profit – Peuple – Planète – Profit) qui sont tout aussi importants et cruciaux. Ce qui est pertinent, c’est comment nous définissons la durabilité et comment nous y arrivons.

A mon avis, la «durabilité» décrit un processus plutôt qu’une destination. Il ne s’agit pas seulement d’envisager le monde dans 30 ans, la durabilité commence demain et ne sera pas terminée en 2050. Cette pensée implique que la voie de la durabilité doit se concentrer à la fois sur le court et le long terme. Augmenter les bénéfices à court terme en dénigrant l’environnement à long terme n’est pas durable, tout comme la destruction des perspectives financières à court terme afin de sauver l’environnement à long terme ne l’est pas. Bref, ce « catch-22 » souligne la nécessité de politiques équilibrées et d’un processus évolutif plutôt que d’une révolution soudaine.

C’est pour cette raison que le pact vert européen, les stratégies « Farm to Fork » et de la biodiversité – en particulier pour l’agriculture – ne doivent pas seulement refléter les ambitions environnementales de l’Union. Si ces stratégies veulent vraiment créer de la durabilité, elles doivent inclure la voie vers une plus grande résilience économique. Comment la valeur ajoutée des aliments «plus verts» augmentera-t-elle le retour économique (autant que possible hors marché, via des politiques publiques si nécessaire) pour les agriculteurs, tout en restant abordable pour les consommateurs ?

Agissons en tant que jeunes agriculteurs, à travers l’Europe, pour montrer comment nous voyons une harmonie de ces éléments : individuellement pour préparer nos fermes à un nouvel avenir, au sein de nos organisations pour partager ces expériences et garantir que les bons instruments politiques soient disponibles.

 

Jannes Maes est le président du CEJA, le conseil européen des jeunes agriculteurs. Avant de devenir président du CEJA, il a été vice-président du CEJA et représentant international de Groene Kring, l’organisation flamande des jeunes agriculteurs. Lorsqu’il n’est pas engagé dans la politique et en tant que représentant des jeunes agriculteurs en Europe, Jannes travaille aux côtés de son père et de son frère dans la ferme familiale.

 

 

 

Cet article est paru dans Farmers of Europe Magazine n° 1.

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Author: Kim Schoukens

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